En effet, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 vise à faire entrer la télémédecine dans le droit commun. Mais beaucoup d’aspects restent peu clairs — y compris les conditions de réalisation, les tarifs et le remboursement.
La télémédecine est composée d’actes médicaux pratiqués à distance grâce aux nouvelles technologies. Elle regroupe :
La téléconsultation
La téléexpertise
La télésurveillance
La téléassistance médicale
La régulation médicale.
C’est une innovation qui permet de mettre en rapport un patient avec un ou plusieurs professionnels de santé et de faciliter la collaboration entre les professionnels du secteur médico-social. La télémédecine est un formidable vecteur pour mieux diagnostiquer, assurer, conseiller, prescrire des traitements, et surveiller l’état des patients.
Être soigné par l’écran de son portable, des feuilles de soins électroniques, une e-carte Vitale, un dossier médical partagé (un carnet de santé numérique) — voici le futur de la santé.
L’Assurance maladie compte surtout sur la télémédecine pour réduire ses déficits budgétaires. Le gouvernement s’attend à ce que la téléconsultation augmente de 500.000 actes en 2019 jusqu’a 1,3 million en 2021. Cependant, selon la Cour des comptes, moins de 260.000 actes de télémédecine ont été effectués en 2015 — nous avons donc un très long chemin à parcourir pour arriver à doubler les actes en quatre ans.
Mais le potentiel de faire des économies est là. Une téléconsultation sera rémunérée à la même hauteur qu’une consultation classique — 25 euros pour une consultation de généraliste, 45 à 60 euros pour une consultation de spécialiste. Les vraies économies proviendront de la réduction des fausses alertes qui se traduisent trop souvent par des visites à l'hôpital et des déplacements en ambulance coûteux et inutiles. L’hôpital constitue 40 % des dépenses totales de santé en France et a couté au pays 4,2 % du PIB en 2015.
Attention, ce n’est pas qu’une question d’argent. La télémédecine pourrait apporter une solution indispensable à la pénurie de médecins dans les zones désignées comme des déserts médicaux. La téléconsultation ne va pas toute seule résoudre le problème des déserts médicaux mais elle peut servir à faciliter le suivi des patients, diminuer les renoncements aux soins, réduire les délais de rendez-vous, et mailler l’offre de soins.
Certains craignent que la prolifération d'une telle technologie conduise à une relation de plus en plus déshumanisée entre les médecins et leurs patients. La télémédecine ne vise pas à remplacer le contact entre les soignants et les soignés — elle n’est qu’un outil complémentaire. L’examen clinique est essentiel — la télémédecine vient en support à la médecine traditionnelle pour ouvrir davantage l’accès au diagnostic médical et aux soins.
Les assureurs ainsi que les start-ups sont en train de mettre en place des nouveaux écosystèmes de services liés à la télémédecine. On voit déjà le lancement des sites qui offrent des consultations médicales à distance par téléphone et visioconférence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On voit aussi des sites qui permettent aux patients atteints d'une maladie grave ou rare de recevoir un deuxième avis ; tous les échanges étant réalisés par courriel. Et ce n’est que le début.
Pour le moment, c’est surtout les mutuelles qui prennent en charge les frais associés à la téléconsultation; mais les négociations en cours pourraient tout changer.
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